Une tentative de déstabilisation déguisée ?
La “Journée sans presse” décrétée par certaines entités médiatiques sénégalaises semble relever plus d’une manœuvre politique que d’une véritable lutte pour la liberté de la presse. Alors que le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) appelle à une grève pour protester contre les conditions de travail des médias, d’autres acteurs du paysage médiatique, comme l’Association des Patrons et Éditeurs de Presse du Sénégal (APEPS), désapprouvent cette démarche. Pour eux, cette action s’apparente davantage à une tentative de déstabilisation du pouvoir en place, plutôt qu’à une revendication légitime. Le choix de continuer à travailler pour de nombreuses presses démontre leur désaccord avec cette méthode radicale.
L’illusion d’une journée sans information
Dans un monde où l’information circule à la vitesse de la lumière grâce à Internet, aux blogs et aux réseaux sociaux, l’idée même d’une “Journée sans presse” perd tout son sens. Penser qu’il est possible de contrôler ou de stopper le flux d’informations est une illusion. Les citoyens, armés de leurs smartphones, deviennent eux-mêmes des relais d’informations, alimentant les conversations en ligne avec des nouvelles fraîches. La presse traditionnelle, bien que cruciale, n’est plus la seule source d’information, rendant obsolète toute tentative de blackout médiatique.
Un manque de sens dans un monde hyperconnecté
Cette action, initiée par le CDEPS, semble être une bataille perdue d’avance. Elle ignore la réalité d’un monde hyperconnecté, où l’information est décentralisée et omniprésente. Au lieu de renforcer la cause d’une presse libre et indépendante, cette initiative risque de souligner davantage l’écart croissant entre les méthodes traditionnelles et les nouveaux paradigmes de la communication. La presse traditionnelle doit se réinventer et trouver des moyens plus efficaces de faire valoir ses droits dans cet environnement numérique en constante évolution.
La “Journée sans presse” au Sénégal aurait pu être un signal fort, mais elle se révèle être un acte anachronique dans un monde où l’information ne peut plus être contenue ni contrôlée. Dans cette ère numérique, l’information est devenue une force incontrôlable, et toute tentative de la museler est vouée à l’échec. Il est temps pour la presse de reconnaître cette réalité et de s’adapter, en adoptant de nouvelles stratégies pour continuer à défendre les valeurs essentielles du journalisme dans ce nouveau monde.
