L’Intelligence Artificielle peut être source de progrès pour l’Afrique malgré les défis importants

Aboubacar S. Ndiaye

Quel peut être son impact sur l’économie et le monde du travail ?

L’intelligence artificielle (IA), étant presque un buzzword et au centre de toutes les discussions, son impact sur l’économie et le monde du travail n’est plus à démontrer.

Sur le plan économique, l’IA offre des opportunités de croissance, de productivité et de création/modification d’emplois sans précédent. En favorisant l’innovation, les intelligences artificielles génératives ou GENAI stimulent la création de nouveaux emplois et contribuent à augmenter les revenus mondiaux avec les gains en temps de travail et de productivité au niveau des entreprises. Il est toutefois important de mettre en place des politiques appropriées pour garantir une répartition équitable des bénéfices et éviter d’exacerber les inégalités économiques.

Rappelons qu’en 2023, ce marché a été évalué à 207,9 milliards de dollars, et sa valeur globale pourrait encore s’accroître d’environ 36,6 % d’ici 2030.
Si cette tendance continue, le marché de l’IA atteindra 420,5 milliards de dollars en 2025, avant de franchir la barre des 1 000 milliards en 2028 et culminer à 1 847,5 milliards en 2030.

Les USA, l’Europe et la Chine sont déjà conscients de ces enjeux économiques et du potentiel de croissance de cette technologie. Ils cherchent activement des investissements et conçoivent les business models qui accompagneront ce développement. L’IA va devenir une véritable question géopolitique.

En Afrique, il est impératif que les pays du continent participent activement à cette économie de l’IA pour ne pas rester de simples consommateurs d’applications.

Sur le lieu de travail, l’IA révolutionne le travail en automatisant certaines tâches et en augmentant la productivité dans divers domaines. Cependant, cette révolution nécessite une adaptation constante des compétences des travailleurs par la formation, pour répondre aux demandes actuelles et futures du marché.

Le perfectionnement et la reconversion professionnelle sont donc essentiels pour garantir la sécurité des parcours professionnels face à cette transformation technologique.

L’IA offre un grand potentiel pour le monde des affaires et du travail, mais sa mise en œuvre nécessite une approche réfléchie et proactive pour maximiser ses bénéfices. Il est crucial d’encadrer et de réglementer son développement tout en atténuant les impacts négatifs potentiels.

En résumé, l’IA apporte de nombreux avantages aux entreprises et au monde du travail, mais minimiser les impacts négatifs et maximiser les bénéfices nécessite une approche éthique, responsable et proactive.

Comment l’intelligence artificielle peut stimuler la créativité des entrepreneurs ?

L’intelligence artificielle, notamment les IA génératives, offre aux entrepreneurs de nouvelles perspectives pour libérer leur imagination et accélérer l’innovation, grâce à des algorithmes avancés et aux interfaces LLM (Large Language Model).

Le LLM (comme ChatGPT d’OpenAI ou Gemini de Google) est un type de programme d’intelligence artificielle capable, entre autres tâches, de reconnaître et générer du texte, contribuant ainsi à la productivité des entrepreneurs.

Par exemple, des plateformes comme ChatGPT, Gemini ou Claude sont devenues des outils incontournables pour les startups et les petites entreprises, facilitant la recherche de solutions d’analyse de données ainsi que la création de contenu multimodal (texte, image, vidéo) de haute qualité.

De plus, les IA génératives permettent aux autoentrepreneurs de générer et comprendre des livrables essentiels comme le Business Model Canvas (BMC) ou le Business Plan, facilitant ainsi l’avancement de leurs projets.

Ces outils offrent également des moyens d’optimiser les stratégies commerciales tout en bénéficiant d’une créativité accrue.

Quelles peuvent être ses limites et défis pour l’Afrique ?

Les limites et défis liés à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) et des systèmes génératifs (GENAI) sont nombreux et variés.

Pour les États africains, le principal enjeu réside dans la nécessité de mettre en place rapidement un cadre juridique et éthique approprié pour encadrer ces technologies. Celles-ci sont déjà largement utilisées et disponibles sur le marché.

Cela implique non seulement d’adopter des réglementations adaptées, mais aussi de créer un environnement favorable à l’émergence et à l’adoption de l’IA en élaborant une stratégie claire et une feuille de route précise, avec les investissements nécessaires.

Le Sénégal dispose déjà d’une stratégie nationale IA, mais il reste à trouver les financements et assurer sa mise en œuvre effective.

Il est également essentiel de prendre en compte plusieurs autres aspects cruciaux :

  • Former des talents spécialisés dans l’IA,
  • Sensibiliser le grand public aux implications et limites de ces technologies,
  • Préparer des infrastructures techniques et des bases de données pour soutenir le déploiement efficace de l’IA.

Toutes ces composantes sont indispensables pour établir un écosystème IA viable, fondé sur des pratiques responsables et durables, tout en maximisant les bénéfices potentiels et en minimisant les risques associés.

Aboubacar Sadikh Ndiaye
Expert/Consultant en stratégie de Transformation digitale et Intelligence Artificielle 
Membre de ADN : Association Africaine des Droits Numériques

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